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Asset Management : le réel enjeu de la data



une personne manipulant des données
AM : le réel enjeu de la data


Pendant longtemps, les seules données considérées comme importantes étaient les données de marché nécessaires au passage d’ordres ou à la valorisation. A cette époque, un PMS suffisait largement au vu du volume de données à maîtriser et de l’usage qui en était fait. Les données considérées comme “non essentielles” étaient recueillies par chaque département/métier et gérées au bon vouloir de chacun.

“La bonne époque” pensez-vous peut-être, mais les choses changent. Aujourd’hui, en 2022, nous disposons de pléthore de market data providers, la réglementation évolue, les demandes clients également et nous nous devons de nous adapter.

La donnée, un poste de dépense important.

Encore aujourd’hui, la donnée est trop souvent considérée comme un coût. Un mal nécessaire pour pouvoir faire face aux demandes des régulateurs et desiderata des clients toujours plus friands de reporting. Pourtant, il s’agit en réalité d’un asset sous-estimé, d’un avantage concurrentiel et d’un facteur de différenciation inexploité qui est en voie de devenir un des facteurs clé de succès de la gestion d’actifs.


Évidemment les données représentent un coût non négligeable d’autant qu’elles sont aujourd’hui indissociables des différentes fonctions de notre domaine d’activité, qu’il s’agisse de la gestion de portefeuille, du contrôle des risques…

Tout d’abord leur coût d’achat, car il est presque utopique de penser qu’un seul fournisseur est suffisant pour avoir LA vision ; Celle qui est adaptée à notre stratégie d’entreprise, d’investissement et au profil de nos clients.

Ensuite, leur coût de gestion. Il n’est pas toujours possible de centraliser l’intégralité des données au même endroit, de manière lisible et exploitable sans avoir à intervenir dessus. Les données reçues ne sont jamais au même format, n’arrivent pas à la même fréquence et les transferts ne s’effectuent pas toujours aussi bien que prévu.

Enfin, leur coût d’entretien car chaque département a besoin d’éléments différents, de vues différentes d’un même élément. Typiquement un gérant et un contrôleur de gestion ont tous deux besoin d’avoir accès au stock des portefeuilles l’un pour prendre des positions l’autre pour calculer des frais, pensez-vous qu’ils aient la même vision des choses?



Les flux de données dans la gestion d'actifs
Les flux de données dans la gestion d'actifs

Il est nécessaire de nettoyer ses données mais cela n’est pas suffisant. Que se passe-t-il lorsqu’une personne modifie une donnée ? Un analyste corrige un rating pour lui, pour son équipe. Et les autres alors ? Le reporting client par exemple ? Quand un risk manager relève un dépassement en se basant sur des données complètement différentes de celles du gérant, qui se doit de faire les comparaisons et combien de temps cela prend-il ? Centraliser ses données est une première étape mais savoir les partager devient incontournable.


Exploiter la donnée c’est bien, pour les bonnes raisons, c’est mieux.

Aujourd’hui, la donnée est un enjeu, elle est un point central de notre secteur, elle est un poste de dépense, elle est un casse-tête. Mais elle est nécessaire ! Nécessaire pour remplir les obligations réglementaires. Nécessaire pour nos clients, afin qu’ils soient conformes ou pour illustrer l’adéquation entre les stratégies d’investissement et leurs attentes, leurs souhaits, leurs sensibilités, leurs exigences.

Mais payer et utiliser de la donnée pour faire plaisir aux clients et aux régulateurs, est-ce réellement suffisant ? L’enjeu est bien plus profond que cela !

Nous savons que la donnée est importante, qu’il faut non seulement l’acquérir mais également la maîtriser. Ce n’est plus un luxe, ce n’est plus une option, c’est aujourd’hui une obligation. Lorsqu’un nouveau texte réglementaire entre en vigueur, le monde de l’asset management tremble. Pour certains acteurs, il s’agit de créer de nouveaux processus et/ou modifier ceux existants, une contrainte et un coût supplémentaires à intégrer dans le quotidien de l’entreprise. Pour d’autres, le casse-tête est bien plus complexe, auprès de qui récupérer les données, où les mettre, comment les exploiter, les restituer… toutes ces questions énergivores et chronophages. Quoi qu’il en soit, l’enjeu est de taille, il est question de conformité réglementaire, d’image et de relation client.

Exit le laïus sur l’évolution des technologies, de la société et des modes de consommation, mais certaines comparaisons sont parfois frappantes ; Je peux aujourd’hui me faire livrer un repas à 15€, on me communique alors le nom du livreur ainsi que sa position en temps réel afin de savoir exactement où est mon déjeuner. En revanche pour mes 10.000€ de placement j’ai le droit à un reporting fin de mois du mois précédent. Cela donne matière à réfléchir, vous ne trouvez pas ?

On évoque la data lorsqu’il est question de nous mettre en phase avec la réglementation, avec les attentes des clients, autrement dit nous sommes dans une démarche d’adaptation à l’environnement micro et macroéconomique, une démarche réactive.


Nous sommes bien plus que des agents économiques moutonniers, nous sommes capables de bien plus que cela. Nous sommes capables d’être pro-actif.ve. s, d’innover, d’être précurseur.e.s et de performer dans nos métiers. Mais seulement quand nous pouvons nous y consacrer sans perdre des heures avec des process qui peuvent être automatisés. La donnée est un puissant facteur d’efficience, grâce à la technologie nous sommes en mesure aujourd’hui de la récolter, de la nettoyer, de la centraliser et de la partager. Grâce à elle nous pouvons collaborer et générer des reportings automatiquement (si si, c’est possible). Alors soyez brillants, soyez innovants, soyez imaginatifs, Vous savez déjà vous entourer des bonnes personnes, équipez-vous des bons outils et rien ne vous arrêtera !



Article publié initialement sur le site finance-inovation.org


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